vendredi 1 mars 2013

De l'indignation à l'engagement

Stéphane Hessel (1917-2013)
Stéphane Hessel
De l'indignation à l'engagement, c'est la leçon que je retiens de Stéphane Hessel. C'est l'indignation qui a fait sa popularité, mais c'est l'engagement qui nous l'a construit et qu'il nous a donné pour héritage.

Homme du vingtième siècle, intellectuel ouvert à la culture par sa mère, militant humaniste, militant par humanisme, Stéphane Hessel a probablement eu du plaisir en cette rencontre avec la jeunesse que lui a apporté le succès de son petit livre d'indigné.

Avec son ami Edgar Morin, Stéphane Hessel a lancé son appel de l’espérance, dans l'esprit de Philadelphie, susceptible de constituer le noyau d'un programme de la résistance à la tyrannie financière qui fabrique la misère dans le monde entier. C'est le sens de l'appel des 13 résistants à l’oppression nazie, créateurs du monde de progrès dans lequel nous avons grandi, mais que nous acceptons de perdre, plus par renoncement que par adhésion.

Parmi Stéphane Hessel, Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Daniel Cordier, Philippe Dachartre, Georges Guingouin, Germaine Tillon, Jean-Pierre Vernant, Georges Séguy, Maurice Kriegel Valrimont, Maurice Voutey, Henri Bartoli et Lise London, Stéphane Hessel est le dernier à disparaître. La vie de ces grands anciens nous montre qu'il y a autant de risque à ne pas résister qu'à s'engager. Le monde qu'ils nous ont donné, mais qu'on laisse détruire est à notre portée si non nous engageons sur leur programme.



Stéphane Hessel a quitté ce monde. Je suis entré dans le dernier tiers de mon parcours sur terre. Je ne suis pas vraiment un "faiseur" malgré le temps que je passe à militer, plutôt un "disou". Mon souhait est d'avoir le temps de bien dire, de dire pour convaincre, de m'y mettre à plein temps. Pour moi, le temps est venu de passer de mon métier à ma mission.