vendredi 30 juillet 2010

Le temps

L'enfance, l'adolescence et la vie adulte jusqu'à un certain âge ont la caractéristique de se dérouler sans conscience du temps qui passe. Depuis un certain temps - cela a commencé doucement au moment du décès de ma mère en 1995 (j'avais 41 ans) et s'est intensifié au moment du décès de mon père en 2008 (j'avais 54 ans) - le temps est devenu une composante importante de ma vie. Cela me pousse à me préoccuper de l'essentiel.

Moité du vingtième siècle, moitié du vingt-et-unième, je sens mon temps passer et je vois bien qu'il ne faut pas que je le perde pour écrire tout ce que je dois. J'ai fait plus de la moitié de mon chemin et je vois bien que ma trace dans le monde sera parole plus qu'action.

J'ai commencé très tôt à écrire, beaucoup de poésie. Vers la vingt-cinquième année, j'ai lu "Lettre à un jeune poète" de Heinrich Maria Rilke. Et j'ai compris qu'il fallait choisir entre vivre et écrire. J'ai alors décidé de vivre.

Aujourd'hui, mes enfants sont des adultes, Martine et moi aspirons à nous donner beaucoup de liberté malgré notre envie de travailler. Nous avons plein de projets familiaux. Le dernier s'appelle Régny.

Mais l'esprit de Philadelphie s'est dissoud dans le théorème de Schmidt, la pauvreté se diffuse et la richesse se concentre, le terrain du totalitarisme ou de la terreur révolutionnaire se met en place. Les profit - de 1975, selon Helmut Schmidt - devaient produire les investissements du lendemain et les emplois d'après-demain. Trente ans après, nous avons les profits alimentés par la baisse de la masse salariale - 90% des actifs ne reçoivent que 60% des richesses qu'ils créent - mais ni investissements, ni emplois.

A l'âge de cinquante-trois ans, j'ai repris le chemin de l'université (Paris Descartes) dans le cadre d'un parcours professionnel mis en place par mon employeur (France Telecom) qui a fait de moi (ingénieur) un ergonome. Je n'ai pas devant moi assez de temps pour faire le tour de mon nouveau métier. Quand je le quitterai, je serai encore junior.

Après une interruption de trois ans, l'Union départementale CGT d'Ille-et-Vilaine me mandate de nouveau au bureau du Codespar. Elle m'avait confié déjà un mandat au CCRRDT il y a un an. Je vais me limiter à ces deux mandats pour bien les tenir.

Quant à la politique, j'ai renoncé à tout mandat électif. Je milite à la Commission Fédérale Entreprises du PS35, à la section de Cesson-Sévigné et à l'équipe de gauche, la plus inconstante des organisations, mais la plus conviviale et la plus capable d'efficacité.

Mais toute cette activité est insuffisante. Il faut que j'écrive, que je construise un ensemble conceptuel suffisamment entier pour donner des outils qui aident la relève. Maintenant, il faut aussi écrire plus que des compte-rendus.